Rythmes révolutionnaires

Pour Alex Pelchat, conseiller SAMVR et délégué au conseil syndical du STTCSN, la musique complète sa militance. « C’est l’autre moitié de ma vie » nous explique-t-il, « jouer de la musique c’est surtout être à la rencontre de gens de tous horizons, et ça, c’est ce qui me motive le plus dans mon quotidien. »

Alex a commencé à jouer de la guitare à huit ans. C’est en écoutant en boucle les mêmes cinq cassettes qu’il s’est dit qu’il voulait lui aussi pouvoir un jour faire ce qu’il entendait sur les haut-parleurs de la minifourgonnette familiale. Quelles cassettes vous demandez-vous? Nirvana, les Cranberries, Metallica, MegaDeath, et Bon Jovi. Levons notre chapeau aux goûts éclectiques de ses parents.

Depuis 2010, Alex organise des spectacles dans des petites salles, des appartements, et des lofts à travers la métropole. Sa démarche, qui s’inscrit dans l’entraide et sans but lucratif, est tant pour des musiciens locaux que pour des artistes de l’étranger. « Aider les bands à compléter leur tournée, c’est faire partie d’un écosystème international ou tout le monde se connaît et s’appuie quand on quitte nos villes pour aller à la rencontre d’autres cultures et pratiques artistiques. »

Alex est bien conscient que son dévouement musical peut en faire sourciller certains, mais il persiste et signe qu’il est un meilleur conseiller syndical en raison de son engagement artistique. Il considère qu’avoir des intérêts en dehors du mouvement a des bienfaits considérables pour sa santé mentale, et c’est loin d’être le seul avantage. « J’ai passé 14 ans à inviter des gens à des événements, à les mettre en contact ensemble. Il y a un lien direct entre organiser un concert et organiser une mobilisation ou une assemblée générale. C’est le même principe. C’est important de sortir le monde de sa zone de confort. »

Il souligne aussi que les membres du mouvement CSN sont souvent bien plus que leur gagne-pain. En organisant un concert-bénéfice pour les grévistes du Cimetière-Notre-Dame-des-Neiges, il s’est rendu compte que la moitié d’entre eux étaient également des musiciens. « Les spectacles de musique, c’est surtout un lieu où on peut laisser de côté nos angoisses, tisser des liens et profiter de la vie, bien plus qu’en écoutant simplement un film ou la télé chez soi. Je rencontre régulièrement des âmes incroyables de tous âges, qu’elles soient ados ou nonagénaires, on gravite autour d’un langage commun qui transcende les classes sociales et les expériences vécues. Il y a bien une raison pourquoi appelle ça les arts vivants. »

Voir aussi:

Retour en haut