Alors que le Québec vivait sous couvre-feu pandémique, Raphaël Lavoie, conseiller syndical à la FEESP en Outaouais, a bricolé un premier prototype sur son imprimante 3D : un porte-clé aux couleurs du référendum de 1980. C’était plus qu’un simple gadget ; c’était un geste concret pour faire la promotion du projet d’indépendance du Québec, même confiné. Face à l’enthousiasme de ses camarades, il a vu poindre une boutique : 50 % + 1, dont l’intégralité des profits serait reversée aux OUI Québec (Organisations Unies pour l’Indépendance du Québec), où la CSN siège au conseil d’administration.
Mais Raphaël ne s’est pas arrêté là : il a transformé sa machine en véritable officine de création. Pour son père motocycliste, il a imprimé une pièce de rechange introuvable ; pour un ami en manque d’inspiration festive, il a conçu un accessoire d’Halloween qui a fait sensation. « La 3D, c’est mon terrain de jeu geek, se marre Raphaël. Ces petites commandes me rappellent que la technologie, c’est avant tout du service et de la débrouillardise. »
Cette audace se retrouve aussi dans son rôle syndical : à la FEESP, Raphaël apporte des idées « hors cadre » pour animer les campagnes. « Le protocolaire, c’est bien, mais ça manque de punch. Quand tu sors une idée originale et créative, les membres se réunissent pour voir, participer, débattre. Ça crée une énergie ! »
Depuis 2021, 50 % + 1 a déjà versé plusieurs milliers de dollars aux OUI Québec, et le projet est en constante croissance. OUI Québec a repris la gestion de la boutique il y a quelques mois, mais Raphaël y demeure aussi engagé. Ce mélange de militantisme et de geek attitude prouve que le militantisme peut se réinventer : une impression à la fois, Raphaël trace sa voie pour un Québec libre et créatif.